Simone Baltaxé


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Biographie

1925

Le 24 mai, naissance à Paris de Simone Baltaxé

Originaire d’Odessa, son père, Elie Baltaxé, est venu s’installer à Paris en 1905 pour fuir les pogroms. Bijoutier, il trouve rapidement du travail et dessine lui-même ses créations. Russe également, Berthe Bogouslavski, sa mère, est originaire d’Ekatarineslav, actuelle Dniepropetrovsk. Arrivée en France en 1918 avec une partie de sa famille, elle gagne alors sa vie en faisant de la broderie. Du mariage en 1921 naissent une fille, Genia, en 1922, puis un garçon, Fred en 1923, Simone est la troisième et Jacqueline naîtra en 1928. C’est à la naissance de Simone que le père choisit de prendre la nationalité française. Les enfants sont baignés dans la culture française : Comédie française, Concerts Colonne et musée du Louvre font partie de leur éducation.

1937

Simone Baltaxé se rend à plusieurs reprises avec sa mère à l’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne au Trocadéro. Elle se souvient des sculptures Le travailleur et la kholkozienne de Vera Mukhina au sommet du pavillon soviétique et de la fierté de sa mère toujours attachée à son pays d’origine.

1939

Bien qu’encore jeune, Simone Baltaxé est sensibilisée aux dangers du nazisme et à la politique. Son père lit beaucoup, notamment le quotidien L’Humanité. Informée, grâce à l’amitié du père avec un exilé allemand des risques à venir, la déclaration de la guerre n’est pas une surprise pour la famille Baltaxé.

1940

Remarquée par un professeur de dessin et soutenue par son père, Simone se présente au concours de l’École d’arts appliqués. Admise, elle suit les cours de l’école Elisa Lemonnier de la rue Duperré. Saint-simonienne, la fondatrice qui défendait la professionnalisation des femmes permettait aux jeunes filles des classes populaires, sensibilisées aux techniques artistiques de trouver un métier. L’essor des arts appliqués dans les années 20 contribuera à redonner à l’école un nouveau prestige.

1940 mai-juin

Comme beaucoup de Français, la famille Baltaxé, à l’exclusion du père resté à Paris pour protéger le magasin familial, prend la route pour fuir l’avancée des Allemands. Le choc de l’exode est important pour la jeune fille. Revenue à Paris, Simone reprend ses études d’arts appliqués.

1942

 En juillet, prévenue par des amis la veille de la rafle du Vel’d’hiv’, la famille Baltaxé réussit à se cacher. Conscient des risques, le père décide de faire évacuer la famille en zone libre tandis que le frère cadet qui apprend l’horlogerie à Besançon fait déjà de la résistance. En septembre, Simone, sa mère et ses sœurs s’installent à Lyon et Simone passe plusieurs fois la ligne de démarcation pour aller voir son père. Elle s’inscrit en deuxième année à l’École des beaux-arts.

- École des Beaux Arts de Lyon , 1942-1944

1944

Après la libération de Paris, la famille Baltaxé se retrouve. Simone suit l’enseignement de Jean Souverbie à l’Académie Julian.

1945

Lorsque Jean Souverbie est nommé professeur à l’École des Beaux-arts et ouvre l’atelier d’art monumental, elle le suit et y reste deux années s’initiant par ailleurs à l’art de la fresque auprès de Pierre Henri Ducos de la Haille.

1946

Création de la Maison de la pensée française où Simone, portée par toute l’effervescence intellectuelle qui domine l’après-guerre, suit les conférences et rencontre Elsa Triolet, Louis Aragon, Jean Picart Ledoux, Jean Lurçat… Des travaux de décoration ça et là lui permettent de gagner sa vie.

1947

Décès de Berthe Baltaxé, épuisée par la guerre. Cette même année, Simone participe avec des amis et son frère au premier Festival de la jeunesse à Prague.

1949

Au n° 197 de la Promenade des Anglais, elle crée une immense fresque. C’est à cette même période qu’elle rencontre Noubar Martayan, jeune ingénieur libanais d’origine arménienne, intellectuel et passionné qui deviendra son mari. Incitée par lui à s’engager plus activement, elle devient membre du comité de rédaction du journal artistique Trait, revue des étudiants des Beaux-Arts proche des communistes : elle interviewe des artistes – sa rencontre avec Picasso restera mémorable – et commente les expositions qu’elle voit alors en grand nombre.

1950

Du 13 au 20 août, elle participe avec les étudiants des Beaux-arts aux marches de la Paix consécutives à l’appel de Stockholm qui convergent à Nice. Cette même année, elle obtient le prix Lefranc qui soutient les jeunes peintres.

1951

Exposition personnelle en mars, à la galerie La Demeure, place Saint-Sulpice. Les critiques des Lettres Françaises et d’Art de France remarquent notamment Le marché aux Bestiaux. Simone Baltaxé épouse Noubar Martayan qu’elle suit au Liban où il travaille comme ingénieur hydraulicien. S’ouvrent pour elle plusieurs années de découverte du Liban et de la Syrie qu’ils sillonnent. Elle noircit des carnets de croquis des scènes et des silhouettes qu’elle surprend. La visite des camps palestiniens la choque profondément.

1952-1955

De son expérience, trois ans durant, de formation de professeurs de dessin qui manquent alors cruellement au Liban, elle gardera une passion pour l’échange qu’est l’enseignement et continuera à donner régulièrement des cours de dessin. Sa fille Elsa naît en 1955.

1955-1960

Après avoir expérimenté les techniques traditionnelles de la fresque, elle se lance dans la peinture murale qu’elle trouve plus adéquate au mode de vie du pays. Des nombreuses commandes qu’elle a reçues, notamment l’aéroport de Beyrouth, la plupart ont disparu lors de la guerre du Liban. Naissance en 1961 de son fils Gérard. Dans ces années et celles qui suivent, Simone expose régulièrement sa peinture à Beyrouth : Galerie Fakhreddine, (1953) ; Centre d’études supérieures (1959), Galerie Cassia (1965) ; galerie One (1968). Paris ne l’oublie pas puisqu’elle y expose chez Bernheim en 1964. Ses œuvres sont achetées par des particuliers comme par des institutions tels le musée Sursock à Beyrouth et celui d’Erevan en Arménie.

1962

Simone Baltaxé dans l’atelier de Georges Audi

Son premier carton qu’elle fait exécuter par Georges Audi, maître lissier dans le village de Zouk Mikhaël où l’on tisse traditionnellement la soie… est à l’origine du Manège de 1964. Cette collaboration se poursuivra par une cinquantaine de cartons et autant de tapisseries, toujours réalisés dans les ateliers Audi jusqu’à la fin des années 1970.

1971-1974

Ses tapisseries sont régulièrement présentées à Beyrouth, dans les locaux du quotidien L’Orient (1971), dans le salon d’honneur du Delharmyeh Club (1971) et à la galerie Modulart (1974).

1975-1978

Les violences éclatent au Liban où Simone et son mari tenteront de rester le plus longtemps possible. Mais en 1978 ils sont contraints de quitter le pays et viennent en France. La redécouverte de sa ville natale oblige Simone à repenser son travail à partir de nouvelles couleurs, de nouvelles façons de vivre le mouvement et d’intérioriser l’espace.

1983

Exposition à l’Hôtel Sheraton à Montparnasse

1990

Exposition à la Fondation Hugot du Collège de France.

1996

En hommage à Georges Audi, maître lissier de Zouk Mikaël, la municipalité de Zouk Mikaël organise en octobre une exposition d’une douzaine de tapisseries.

1999

Exposition au Centre culturel égyptien à Paris.

2007

Exposition à la Galerie Étienne de Causans à Paris.

Article paru dans L’Orient - Liban